Dans nos sociétés occidentales le renforcement de la valeur d’autonomie a pris corps à travers différentes dispositions législatives, dont la possibilité de rédiger des directives anticipées. Leur mise en œuvre questionne les professionnels de santé.

L'objectif principal de ce travail était de recueillir la perception pluridisciplinaire de soignants, puis, secondairement, de décrire leur pratique d’information et d’aide à la rédaction des directives anticipées.

Cette enquête est à visée prospective. Un questionnaire a été remis un jour donné à la promotion 2016/2017 d’un diplôme inter-universitaire en soins palliatifs (DIUSP). Le questionnaire se composait de dix questions fermées, 12 questions ouvertes et un encadré libre.

Le sentiment des professionnels de santé était hétérogène, 56,3 % se disaient à l’aise, 44 % d’avis partagé. Plusieurs moments sont cités pour présenter les directives anticipées. Sur la forme, 25 % des répondants pensaient qu’allier un modèle type avec des zones de texte libre permet d’engager un dialogue patient soignant. Les psychologues considéraient que les directives anticipées ne doivent servir qu’à transmettre des informations médicales. Si la plupart des répondants ont délivré des informations sur les directives anticipées, 81,3 % n’ont jamais accompagné de patient pour leur rédaction et 57,1 % n’ont pas eu à les utiliser. Leur valeur opposable est adéquate pour 56,3 % des répondants.

La perception des directives anticipées est favorable, mais leur appropriation par des professionnels de santé sensibilisés à la démarche palliative reste délicate. Des difficultés ressortent telles qu’aborder le sujet de la fin de vie, trouver le temps nécessaire pour échanger avec les personnes qui souhaitent en rédiger.

In Western societies the reinforcement of the value of autonomy has taken shape through various legislative provisions, including the possibility of drafting advance directives. Their implementation questions health professionals.

The main objective of this work was to collect the multidisciplinary perception of health professionals. Secondarily to describe how they provide information and help patients in writing their advance directives.

This survey was prospective. A questionnaire was given on a given day to the 2016/2017 promotion of the interuniversity diploma in palliative care. The questionnaire consisted of ten closed questions, 12 open questions and a free box.

Health professionals’ perceptions of end-of-life exchanges were heterogeneous, 56.3% said they were comfortable and 44% of opinion shared. Several moments are cited to present the advance directives. On the form, 25% of respondents thought that combining a standard model with free text boxes allowed to initiate a dialogue between health's professional and patients. Psychologists considered that advance directives should only be used to transmit medical information. While most respondents had already provided information on advance directives, 81.3% had never accompanied a patient for their writing and 57.1% did not have to use them. Their opposable value was adequate for 56.3% of respondents.

Advance directives are favorably perceived by health care professionals trained in palliative care but their implementation remains delicate. Difficulties arise: approaching the subject of end-of-life, finding time to interact with patients who want to write advance directives.